L'UNION DOIT SE RÉINVENTER POUR ASSURER SON AVENIR !
L’UNION : UNE ORGANISATION PÉRIMÉE !
Depuis la création de l’Union, il y aura bientôt soixante-dix ans, le monde a radicalement changé, mais pas elle !Elle a toujours son organisation et son mode de fonctionnement qui ont été pensés à l’époque de la
Guerre Froideoù il n’y avait que deux Puissances militaires antagonistes, deux Europes, l’Occidentale sous protection et domination américaines et l’Orientale sous la férule soviétique, qui représentaient leur
profondeur stratégique, c’est-à-dire leur zone de sécurité… et leur zone économique naturelle.
Aujourd’hui, l’ordre mondial institué après la dernière Guerre est bafoué par le réveil d’ex-Empires : Russie, Chine, Ottoman (Turquie), et maintenant les États-Unis de Trump. Tous veulent récupérer des territoires, qui leur ont appartenu autrefois, ou pas. Il n’y a plus d’alliés, que des intérêts, des pays et des marchés à conquérir. Et dans cette curée, notre pacifique Union, sans défense organisée, a toutes les chances d’être dépecée par ses deux grands voisins, de l’est et de l’ouest. Après les sous-marins australiens de Biden, il y a maintenant le Groenland de Trump et les actions de son vice-Président pour pousser les extrêmes droites, y compris des pronazis ! Et, ils ont affiché leur préférence pour la Russie de Poutine et leur volonté de détruire ou de soumettre notre Union ! Aussi, continuer à compter sur eux pour assurer notre protection relève de l’inconscience !
Et une toute aussi irresponsabilité consiste à s’armer américain, des armes qui restent sous leur contrôle… et être maintenues au sol en cas d’un renversement possible des alliances !
Quel Président américain va risquer la destruction d’une ville américaine… pour sauver une ville européenne ?
Et à quel titre va-il assurer la défense d’un concurrent économique, voire politique ?
Des rapports et des livres préconisent à l’Union de prendre des décisions importantes pour sa survie. Mais, avec ses règles de fonctionnement rigides n’ayant que peu évolué en dépit des élargissements successifs, elle n’est pas en mesure de les mettre en œuvre, sinon avec des délais beaucoup trop longs, des investissements très importants et un résultat très aléatoire !
L’Union est une communauté sans fortes personnalités à sa tête pour l’incarner, sans directives, sans projets, sans espérances, sans défense et sans liens entre ses membres !
Trump à Washington, Poutine à Moscou, Xi Jinping à Pékin, Qui à Bruxelles ? Personne… ou le
trop pleindu Général de Gaulle !
L’ordre mondial bafoué, une Union désunie, sans défense, sans
Chef, il est urgent de tout reconstruire.
L’attaque de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022 m’a amené à réfléchir à nouveau à notre Union, à sa Défense, à l’Ukraine, à consulter des sites Internet officiels, à écrire un premier essai, complété et approfondi par un deuxième, puis par celui-ci, pour préconiser des mesures essentielles, urgentes et de bon sens :
- Repenser l’organisation et le mode de fonctionnement de l’Union ;
- Concevoir une Défense, autonome et majoritairement équipée de matériels européens, qui devienne la troisième Puissance militaire mondiale pour tenir la Russie à distance !
- Aider l’Ukraine à reconquérir l’intégralité de son territoire, même en l’absence de contributions américaines.
DÉCHEANCE DE L’UNION
Combien est ancien le temps où notre Union était admirée et enviée par beaucoup d’étrangers !Elle est devenue le maillon faible d’un Occident composé
d’Herbivores repusqui, après avoir dominé le monde, a accumulé les échecs et bat maintenant lamentablement en retraite, sans combattre, devant des
Carnivores affamés et revanchardspartis à la conquête d’un monde qui nous lâche et se met à nous détester, en nous imputant l’entière responsabilité de leurs malheurs.
La voix de l’Europe est devenue inaudible et brouillonne, elle n’existe plus !
Par ailleurs, elle s’ingénie à détruire son économie, notamment, quand elle achète plus de 70 % de ses armements à l’étranger, conséquence de sa soumission aux États-Unis, de ses désunions, de ses méconnaissances de la
chose militaire, alors que des matériels équivalents existent dans l’Union la plupart du temps, et que rien n’est fait pour qu’il en aille autrement.
-
Les conséquences de ces achats massifs à l’étranger sont très graves et multiples :
- Ils rendent notre défense très coûteuse et totalement dépendante des Américains ;
- Ils appauvrissent nos économies au lieu de nous permettre de développer nos activités industrielles et nos compétences dans les technologies de pointe ;
- Ils dévaluent nos armes qui ne pourront plus s’exporter et condamneront ainsi à terme proche des secteurs majeurs. Pour une économie qui décroche dans bien des domaines, dont des secteurs de pointe, cette politique suicidaire est à stopper d’urgence ;
- Ils renchérissent et rendent plus aléatoire la maintenance des armements, notamment sur les champs de bataille, et certains peuvent être soumis à des autorisations, voire à des interdictions d’usage, comme en Ukraine avec certaines armes occidentales.
Il est aussi de bon ton, au titre d’une prétendue morale, d’être contre la vente d’armes à certains pays. Certes, mais si ces pays ne peuvent pas se fournir chez nous, ils s’approvisionneront chez nos concurrents moins regardants, ou moins tartufes. Or, s’ils utilisent nos équipements nous pouvons garder un relatif contrôle, par des performances bridées – comme les Américains pour l’Ukraine –, par l’après-vente, par d’amicales pressions, ou par des télé neutralisations.
Sans l’apport des exportations, nos industries militaires et spatiales seraient condamnées.
À quel jeu maléfique jouait l’ex-Chancelier allemand Olaf Scholz quand il débloqua un budget de cent milliards pour acheter des avions et des hélicoptères aux États-Unis, des systèmes de défense aérienne à Israël, au lieu d’acheter leurs équivalents européens ?
Et, dans le même temps, il refusa de fournir aux Ukrainiens ses missiles germano-suédois Taurus dont ils ont le plus grand besoin, et de vendre à l’Arabie saoudite des Eurofighter Typhoon, conçus, développés et fabriqués par plusieurs pays de l’Union, dont le sien !
Avait-il conscience que l’industrie européenne, y compris la sienne, était en plein déclin ?
La décision d’exporter – ou pas – des matériels militaires ou de hautes technologies devrait être prise par un Comité de Défense, défini plus loin, à une majorité renforcée, et non par un État, qu’il soit petit ou grand. Il est par ailleurs difficile de comprendre qu’un État de l’Union se permette d’imposer ses règles alors qu’il est entièrement soumis, inféodé, aux États-Unis.
LE TOCSIN SONNA LE 24 FEVRIER 2022 !
L’Union Européenne aurait dû faire du 24 février 2022 la date fondatrice de sa Renaissance, comme le fut le 14 juillet 1789 pour la France : un monde s’était effondré, un monde nouveau s’est construit sur des bases radicalement différentes qui ont fait émerger, notamment, la démocratie, le Code civil, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : égalité des droits, liberté d’opinion et de la presse, respect de la propriété, etc. Toutes choses auxquelles nous tenons, que nous avons reçues en héritage et que nous devons transmettre…Mais ce n’est pas avec la passivité, l’immobilisme, les blocages mentaux, les désunions, que notre Union pourra survivre, se développer et transmettre un quelconque héritage !
Pendant des décennies, nous avions un adversaire en commun avec les Américains : le Bloc Soviétique, devenu la Fédération de Russie en 1991.
Puis, les prétentions folles des Présidents Poutine et Trump, ainsi que l’émergence de la Chine, avec sa volonté de devenir la première puissance mondiale, d’annexer Taïwan et d’autres territoires, ont bouleversé les équilibres et les convergences occidentales sont clairement devenues des divergences.
Ces faits majeurs, auxquels il faut ajouter l’imprévisibilité de la girouette Trump, avec tous les pouvoirs à sa disposition pour faire des
dealset nous soumettre, nous obligent à prendre nos distances avec la tutelle américaine : elle n’est plus protectrice, de plus en plus coûteuse et elle nous empêche d’organiser notre propre défense et de mener nos propres politiques extérieures faute d’avoir une puissance militaire crédible.
Cette tutelle est devenue très nocive, indécente, inepte ! Nous avons les moyens – le devoir – et l’occasion de nous comporter enfin en ADULTES RESPONSABLES.
Pour devenir la troisième Puissance Mondiale, il ne faut pas dépenser plus, il faut dépenser mieux, avec une organisation totalement différente et la volonté d’être ce que nous devrions être depuis longtemps, et que de nombreux pays attendent que nous soyons : une Grande Puissance de Paix et d’Équilibre !
Quand on voit les agissements de notre grande voisine de l’est au mépris de toutes les conventions internationales, il est urgent que l’Union et sa future Défense définissent des types d’interventions musclées pour apporter des réponses adaptées très rapidement à ses forfaitures. Et qu’elle les affiche, le préventif étant bien préférable au curatif, surtout dans ce domaine. Il est très dangereux pour nous tous, de la laisser faire sans réagir… ou avec de vagues sanctions, trop souvent inefficaces, et qui font de l’agresseur la victime aux yeux de nombreux pays tiers.
Poutine, comme Trump, ne connaissent et ne respectent que la FORCE.
La Moldavie, la Géorgie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Finlande, etc. seront ses prochaines cibles si nous restons les bras croisés.
En 2014, les États-Unis n’ont pas levé le petit doigt pour la Crimée, ni pour le Donbass, contrairement à leurs engagements formalisés par plusieurs traités qu’ils ont signés. Réagiraient-ils pour les États Baltes ? C’est peu probable, d’autant plus que la Russie est dotée de l’arme nucléaire.
Que serait-il advenu si la Russie avait conquis l’Ukraine en quelques jours comme elle le pensait ? Très certainement RIEN, si ce n’est quelques sanctions pour le principe… qui l’auraient encouragée à continuer ses annexions !
Il faut sortir d’urgence de notre apathie et s’assumer collectivement. Les préconisations exposées plus loin, pour la Renaissance de l’Union et pour l’Organisation préconisée de sa Défense devront être initialisées avant d’aller négocier une nouvelle organisation de la Défense européenne avec Donald Trump, et avec le Secrétaire général de l’OTAN.
Il est aussi impératif que l’Union réalise ces préconisations pour ne pas être prise au dépourvu par des armées russes sur ses terres, comme cela a toutes les chances d’être si rien de sérieux n’est entrepris. Si c’est le cas, elle ne pourra alors que s’en prendre à elle-même, avec toutes les conséquences dramatiques qui en découleront, pour elle, pour ses membres et ses futurs membres.
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Les États-Unis étaient – le sont-ils encore – prêts à s’engager contre la Chine afin de préserver l’indépendance de Taïwan, mais refusent de le faire en Ukraine contre la Russie !
Leurs raisons sont évidentes :
- L’Ukraine et l’Europe n’étant plus stratégiques pour eux, ils n’ont plus aucune raison de payer et de mourir pour une Union qui est assez grande et riche pour assurer sa propre défense !
- Ils sont actuellement dépendants des technologies taïwanaises pour leurs équipements de pointe, militaires et civils. Pour cette raison, ils ne peuvent pas accepter que Taïwan soit annexé par la Chine avant qu’ils n’aient mis fin à cette dépendance. Ce qui est en cours.
- Annexer un territoire qu’elle considère comme chinois ;
- S’approprier ses technologies et en priver les Occidentaux ;
- Contrôler totalement le détroit de Taïwan et la mer de Chine, zones maritimes très stratégiques pour les pays occidentaux.
Quant à la Chine, elle a trois bonnes raisons de vouloir récupérer Taïwan :
Tous les Européens doivent d’urgence se réveiller et se mettre en
esprit de guerre, puis s’organiser et s’armer intelligemment afin de dissuader la Russie d’attaquer ses membres les uns après les autres au lieu de l’attirer par notre passivité et nos défenses d’opérette.
Comment pouvons-nous être sourds, aveugles, inconséquents, naïfs à ce point alors que Poutine, aidé par ses despotes amis, souffle avec un grand succès sur les braises de tous les points chauds du globe ?
Plus toutes les exactions pratiquées dans nos pays (incendies, sabotages, marquages antisémites, attaques cyber de nos institutions, etc.), ainsi que ses actions de désinformation sur les populations occidentales et sur celles du
Sud Globalpour les convaincre que leur avenir est avec la Russie et non avec ces Occidentaux
impérialistes et dégénérés.
Le plus invraisemblable, c’est que ça marche, y compris chez nous, alors qu’elles ne peuvent pas ignorer les horreurs pratiquées par les dictatures successives russes et chinoises, en premier lieu sur leurs propres populations !
Même en temps de paix, notre impuissance militaire nous dévalorise totalement en nous empêchant de tenir le rang qui devrait être le nôtre, comme l’a prouvé récemment
la gifleque nous a administrée le gouvernement israélien lors d’une tentative de médiation entre eux et les Palestiniens. Notre seul rôle est de payer à fonds perdus puisque nous finançons les constructions, puis les destructions, puis les reconstructions, etc.
C’est sans fin, comme la détresse des populations concernées ! Un peu d’amour-propre, de réalisme, de sens de nos responsabilités, ne nous feraient pas de mal.
Alors que notre
protecteurnous assassine avec ses droits de douane et nous vend ses armes – surtaxées – pour que nous les donnions aux Ukrainiens, pendant qu’en sous-main il joue la carte Poutine, chacun y va de ses hypothèses, non suivies d’actions coordonnées. Le Président Macron prêchait dans le désert pour une défense européenne à la Sorbonne en 2017. Ses propos du 26 février 2024 ont déclenché des réactions totalement irresponsables dans un contexte de guerre.
Quant aux initiatives de réarmement, elles sont incohérentes, destructrices de notre économie, et seront improductives tant qu’il n’y aura pas un Commandement pour coordonner l’ensemble des armées de l’Union, un Commandement qui ait l’expérience des conflits pour organiser et mettre en ordre de bataille l’ensemble des moyens et des actions.
Il ne faut pas oublier qu’un seul État sur les vingt-sept dispose d’une armée complète et d’une réelle expérience de la guerre, expérience qui ne s’improvise pas : elle s’acquiert à l’épreuve du feu et du sang ! À ce sujet, il est intéressant de noter qu’au moins un pays, la Suède, a envoyé des troupes au Sahel pour acquérir cette expérience aux côtés des Français.
Vingt pays auraient décidé d’acheter ensemble leurs armements. Très bien, mais qu’en est-il de la complémentarité, des redondances, des oublis ? Les fournisseurs européens seront-ils consultés et privilégiés ? La réponse est non, tout est américain et Israélien, et au prix fort !
C’est toujours le règne de l’amateurisme, la guerre étant restée une fiction pour beaucoup de responsables, et son Art une totale inconnue.
Les bonnes intentions ne feront pas une armée efficace pour une guerre de haute intensité contre des Russes aguerris.
Dirigeants de l’Union : il faut d’urgence vous remettre en cause, vous unir, C’EST VITAL pour nous tous !
PROBLÉMATIQUES DE NOTRE SÉCURITE
- Est-il responsable et décent, en 2025, que l’Union s’en remette aux États-Unis pour assurer sa sécurité ?
La réponse est NON, c’est totalement irresponsable et indécent !
Pouvons-nous encore compter sur la protection américaine avec Donald Trump, Elon Musk et leurs affidés qui soutiennent les extrêmes droites et veulent nous imposer une défense à 5 % à base de matériels américains ?
Notre soumission n’a que trop duré. À 2,5 % et – en nous organisant intelligemment – nous pourrions ne plus dépendre des Américains que marginalement !
Quant à leur volonté de promouvoir les partis d’extrême droite en Europe, le jour où ceux-ci deviendront majoritaires, il n’y aura plus d’Union ! C’est exactement ce que souhaitent notreversatile allié et protecteur
, et notreennemi russe
,son ami
!
Mon Dieu, gardez-moi de mes amis… et de mon aveuglement !
La Russie, aux multiples richesses inexploitées, offre un potentiel dedeals
illimité, contrairement à notre Europe, détestée par Donald Trump et par quelques autres. Un renversement d’alliance est déjà engagé de sa part, avec un scénario dramatique pour nous. Deal 1 en cours : il vend à l’Europe des F35 et assimilés. Deals suivants : il neutralise nos F35 pour que la Russie puisse nous attaquer et les États-Unis exploiter ses richesses. Souvenons-nous des sous-marins australiens sous Biden. - Pouvons-nous avoir une défense autonome et sûre avec des armements en provenance de l’étranger ? La réponse est NON !
Le point fondamental d’un armement est sa propriété intellectuelle, qui appartient à son concepteur, ce qui implique qu’il soit conçu par une société européenne.
Cet aspect est ignoré par une majorité de nos dirigeants alors qu’ils ont l’exemple de l’Ukraine, victime de restrictions d’usage d’armes américaines et d’une interdiction suisse. - Pouvons-nous avoir une défense efficace avec vingt-sept armées indépendantes ?
La réponse est vingt-sept fois NON !
Sil’union fait la force
, a contrario la non-union, pire la désunion actuelle, engendrent faiblesse et gaspillages.
D’après la légende rapportée par Tite-Live, une guerre meurtrière eut lieu entre les habitants de Rome et ceux d’Albe-la-Longue. Pour mettre fin à ce conflit, les chefs des deux peuples conclurent un accord : trois frères défendront leur ville, les Horace pour Rome et les Curiace pour Albe. Tite-Live raconte :
Phase I du combat : deux morts chez les Horace, trois blessés chez les Curiace.
Phase II : l’Horace, se retrouvant seul face à trois adversaires, feignit de s’enfuir. Les Curiace le poursuivirent mais, ce faisant, se désunirent. Alors l’Horace s’arrêta, se retourna, alla au-devant du premier Curiace et le tua. Puis, il rejoignit le deuxième et le tua. Enfin le troisième, épuisé, fut tué comme ses frères. C’est ainsi que Rome fut déclarée victorieuse !
Cette référence, certes très ancienne, permet de montrer qu’en cas d’attaque de l’un des membres de l’Union, avec nos armées dispersées, indépendantes, non coordonnées, la plupart petites ou inaptes au combat, soumises aux décisions de leurs instances gouvernementales, nous serions à coup sûr les Curiace devant l’Horace russe !
Un autre exemple, très actuel, confirme : la lumière d’une ampoule électrique résulte de mouvements désordonnés de particules dans le filament mis sous tension. En ordonnant ces mouvements, avec la même énergie dépensée, on obtient des rayons laser aux per-formances sidérantes ! Aussi est-il urgent et vital que l’Union dispose – enfin – d’une vraie Défense autonome, équipée d’armes européennes et d’un Commandement unique.
Au lieu de cela, que se passe-t-il actuellement ? Challenges n° 860 – 30 janvier 2025 :
Les Vingt-Sept se déchirent sur les achats d’armements : le projet de règlement Edip visait à développer l’approvisionnement auprès de groupes européens. Il provoque une guerre de coulisses terrible entre États membres.
Pendant que les pays se déchirent, il ne se passe rien et notre défense reste soumise aux chantages du Président américain qui pourra jouer avec les restrictions d’utilisation de nos armes américaines au gré de sesdeals
avec la Russie, notamment. - Pourrions-nous avoir une défense autonome à court terme ?
Pour moi, la réponse est OUI, à condition que la Commission en prenne l’initiative.
Il ne faut surtout pas partir d’une page blanche car ce serait l’échec assuré. Il faut partir de l’existant, puis l’organiser rationnellement !
L’Union a en son sein l’armée française, qui est la seule à être opérationnelle et aguerrie, à couvrir l’ensemble des domaines militaires, disposant d’une force de dissuasion nucléaire crédible et autonome, et à être équipée en matériels européens pour l’essentiel. Certes, elle n’est ni conçue ni équipée pour des combats de haute intensité et de longue durée. Mais, avec les moyens dont disposent les autres armées, l’ensemble étant sous un Commandement Commun, nous aurions déjà de quoi tenir à distance l’armée russe. - L’Union doit se doter de tous les attributs d’une Grande Puissance Militaire…
pour s’imposer dans ce monde qui ne respecte que la force ; pour ne plus être méprisée et vulnérable ; pour être une voix qui compte sur le plan international ; pour cesser d’être lavache à lait
des conflits non résolus… qui, avec le temps, deviennent inextricables et dont la responsabilité est systématiquement attribuée aux Occidentaux !
Un beau défi – réaliste – pour 2026, nécessité faisant loi, à un moment où la Russie sera affaiblie par quatre années de guerre en Ukraine, ses morts et blessés graves, son exode de cerveaux, son manque très important de main-d’œuvre, etc. - … Pour sécuriser la paix !
Les choses étant ce qu’elles sont, si nous voulons rester en paix, nous n’avons qu’une seule possibilité : avoir notre propre défense et d’un très haut niveau. Pour ce faire, nous devons mettre sur pied une organisation totalement différente de l’actuelle et obliger les pays les plus riches de l’Union à contribuer à la défense commune, au moins financièrement. - L’Union doit investir dans les secteurs militaires, dans le spatial, dans la recherche, dans les technologies d’avenir :
Elle doit multiplier les coopérations européennes du typeAirbus
, devenu le n° 1 mondial de l’aviation civile. Nous avons encore de nombreux domaines d’excellence, notamment dans les secteurs de la défense, et une dissuasion nucléaire d’un très bon niveau… encore faudrait-il mobiliser tous ces potentiels, les développer, les financer … croire enfin en Nous et devenir Adultes ! - Les États-Majors des pays de l’Union doivent totalement reconsidérer les doctrines militaires héritées du siècle dernier.
Quand on a vu l’hécatombe des chars et des véhicules blindés russes détruits par de simples petits drones ukrainiens, faut-il encore avoir de tels matériels ? Et ceci, n’est qu’un exemple parmi bien d’autres. Tout est à réinventer dans tous les domaines, et en premier lieu dans le domaine militaire et, pour cela, nous avons la chance d’avoir les Ukrainiens comme exemple et partenaires pour nous conseiller et nous aider. - L’Union peut et doit rattraper son retard.
C’est d’autant plus important et intéressant pour l’Europe qu’elle pourrait rattraper son retard à moindres coûts, les drones devant permettre de se passer de certains gros équipements, chars ou autres, ou d’en avoir beaucoup moins. Mais là aussi, il faut une démarche commune et non chacun dans son coin ! Et écouter les militaires expérimentés ! - L’Union doit repenser l’organisation et le management des Projets !
Pour nos équipements du futur, il faut ne faire appel qu’à des entreprises expérimentées dans les domaines concernés, et que la plus performante d’entre elles soit chef de projet. Et, les technologies évoluant très vite, il faut un management très réactif, ouvert, se remettant en cause régulièrement, afin qui soit à la pointe des technologies connues.
NUCLEAIRE : ARME DE CONQUETE…
Le nucléaire est une arme de dissuasion pour les Démocraties qui en sont dotées. Il est une arme de conquête pour les Autocraties dotées... sans avoir à l'utiliser !De dissuasion en ultime recours… mais la guerre continue à se faire avec les armes conventionnelles, que l’on dispose, ou pas, de l’arme nucléaire.
Un thème de réflexion pour les Stratèges occidentaux qui feraient bien de passer outre au plus vite aux chantages russes s’ils ne veulent pas offrir les démocraties aux autocraties.
CITATIONS
Je souhaite faire référence à cinq articles deThe Economistparus dans la revue Challenges, n° 857 du 9 janvier 2025.
Ukraine : Triste fin de partie
Faute d’aide suffisante, Kiev est trop faible pour négocier une paix juste.L’Europe veut la paix ? Qu’elle se prépare à la guerre !
Mais aucun grand pays n’y semble prêt. Le seul moyen pour l’ours russe de retrouver son statut de grande puissance est de détruire l’OTAN, l’UE et la crédibilité des démocraties. »À l’Europe de forger son destin
Va-t-elle s’accrocher à l’Amérique, faire cavalier seul ou le gros dos ? En perspective un nouveau rideau de fer si la ‘‘paix trumpiste’’ favorise Poutine.« Aux armes, Européens !
Le conflit en Ukraine stimule l’investissement dans les entreprises de défense du Vieux Continent.« Le déclin de la dissuasion américaine Le décalage entre l’instabilité mondiale et la puissance américaine deviendra flagrant.
Les tendances isolationnistes de Trump l’empêcheront de restaurer la puissance américaine sur le long terme.
Vers la Guerre ?, chez Plon, de Sébastien Lecornu, Ministre des Armées, dont je recommande la lecture.
Il m’a largement conforté dans mes convictions, mais je tiens à préciser que je l’ai lu après avoir écrit le mien.
Nous ne sommes plus en paix.
Lucidement, nous devons nous appliquer à regarder en face le monde lourd de périls et de menaces. L’Iran poursuivra sa stratégie de déstabilisation et maintiendra, avec la Corée du Nord, sa volonté de prolifération nucléaire. La Chine poursuivra son agenda de puissance et posera des défis de sécurité majeurs, notamment avec Taïwan, mais aussi dans la compétition amorcée avec les États-Unis. Le Moyen-Orient connaît un des pics de tension les plus graves depuis 1948, avec un risque permanent de régionalisation du conflit. Les réseaux terroristes islamistes n’ont non seulement pas disparu, mais ils se réorganisent dans plusieurs régions du monde.
Quant à la Russie, c’est bien elle qui nous a choisis comme adversaires. Le système politique construit autour de Vladimir Poutine a désormais besoin de l’Occident comme ennemi pour tenir sa dialectique interne, et sa stratégie d’influence externe, y compris vis-à-vis des pays en développement. La guerre en Ukraine aura certes affaibli la Russie, lui créant des dépendances avec la Chine, la Corée du Nord ou l’Iran. Mais, comme pour une bête affaiblie, cette situation aura pour effet de la fixer assez durablement dans une posture dangereuse. Malgré la Géorgie, la Crimée, l’invasion de l’Ukraine, le chantage nucléaire, les ingérences agressives et les attaques cybers, certains esprits continuent de nier l’immense enjeu de sécurité que pose à l’Europe l’actuel régime du Kremlin. Il est vrai qu’on trouvait encore dans les médias, début 2022, des commentaires pour nous dire que la Russie massait ses soldats à la frontière pour un simple entraînement ! Nous aurons toujours des esprits faibles ou mal intentionnés pour nous conseiller de caresser la gueule du loup, en espérant le raisonner. Les dirigeants des États autoritaires nous ont appris pourtant qu’ils disent ce qu’ils vont faire, et font effectivement ce qu’ils avaient dit.
La menace est durable, au-delà même de l’issue de la guerre en Ukraine. Il faut nous y préparer et apprendre à tenir ce rapport de force qui s’impose à nous, ce qui n’obéit en rien à une logique escalatoire. […]
L’Union actuelle est désespérante… mais sa situation n’est pas encore désespérée… si elle se réinvente très rapidement afin d’être une puissance militaire, équipée d’armes européennes, qui puisse tenir à distance les fantasmes d’Empires très agressifs.
Quant à l’Ukraine, n’est-il pas inouï que l’Agresseur, récidiviste qui plus est, prétende imposer une démilitarisation de l’Agressé, pour accepter un cessez-le-feu puis un accord de paix ?
Ce serait lui apporter l’Ukraine sur un plateau ! Le Président américain ira-t-il jusque-là pour
son amiPoutine et ses intérêts personnels… ?
J’ose espérer que les principaux pays européens n’accepteront pas une capitulation obligée de l’Ukraine, et qu’ils lui donneront les moyens de continuer le combat dans de meilleures conditions… Mais cela impose une véritable
Révolutionde l’Union.
Dans l’essai
Vitale Europeparu en octobre 2019, j’évoquais le sujet de notre Sécurité. Déjà, les messages envoyés par Washington et Moscou étaient clairs, mais ils n’avaient nullement ébranlé l’insouciance, l’inconséquence, la naïveté des dirigeants européens !
-
Aujourd’hui, fin 2025, quelques pays se sont réveillés et… improvisent !
- Oui, ils s’arment, mais avec des armes étrangères et sans se coordonner entre eux ;
- Non, ils veulent coûte que coûte maintenir leur soumission aux États-Unis, une conviction très partagée étant que seuls les États-Unis peuvent
assurer notre défense, ou qu’il faudrait des années et dépenser des sommes considérables pour y parvenir sans eux !
Effectivement, que peut faire une Union qui a : - Un PIB de 18 000 milliards face à 2 100 ? Rapport 9 à 1 !
- Une population de 450 millions face à 145 ? Rapport 3 à 1 !
- Un budget militaire de 400 milliards face à une centaine ? Rapport 4 à 1 !
Je conteste formellement cette conviction et je vais suggérer une organisation qui devrait permettre à l’Union de se doter, en un an et à budget constant, d’une défense autonome d’un haut niveau ! Restera à investir d’une façon urgente et pertinente dans nos tissus industriels pour que nos armes soient de plus en plus européennes et performantes.
Les principaux obstacles que l’Union et sa Défense doivent surmonter sont :
- Une absence de maturité politique – et militaire –, de vision, de volonté, pour assumer notre destin et nous libérer de la tutelle américaine, infantilisante, paralysante, mortifère… et de plus en plus hypothétique et hypocrite.
- Une organisation figée, qui se cramponne encore à un Occident en paix et à une protection américaine, qui ne sont plus, ni l’un ni l’autre.
Le poison du déni !
Les dangers majeurs viennent de l’Est, comme la plupart de nos nouveaux et futurs membres, tous victimes des Soviétiques et prochaines cibles de Poutine… - Une insouciance et un nombrilisme largement partagés qui nous empêchent de nous unir, de nous organiser, de nous assumer, pour avoir la capacité de nous opposer aux folles prétentions, notamment territoriales, de ceux qui veulent la mort de l’Union.
- Vingt-sept principautés indépendantes qui tirent la couverture à elles : dans le contexte actuel, c’est la fin programmée de notre Union, de nos libertés, de nos modes de vie, de notre indépendance, de la paix !
- Compter sur les États-Unis et sur l’OTAN sous leur commandement, alors que leur Président nous est très hostile, qu’il est une vraie girouette, et qu’il a des relations ambiguës avec le Président russe.
- Compter sur vingt-sept armées indépendantes, non coordonnées, sans un État-Major commun ! Quelle serait la puissance des États-Unis et de l’OTAN s’ils disposaient, comme nous, de dizaines d'armées totalement indépendantes, et sans un État-major commun ?
- Dépenser 400 milliards par an, dont 300 partent à l’étranger aux mépris des industries de défense européenne. Nos économies, déjà quasiment atones, ne peuvent supporter de telles hémorragies ! Et il n’y pas de puissance militaire qui n’ait ses propres industries d’armement.
- Dépendre d’autorisations étrangères pour nos armes principales est une aberration.
- Confondre
court terme
etlong terme
. La nécessité de doter l’Union et l’Europe libre d’une Défense autonome n’est pas un projet à long terme, mais à court terme, et même à très court terme, ce qui implique de faire avec ce dont nous disposons déjà pour nous mettre à l’abris d’une Russie quelque peu affaiblie mais très vindicative et qui se réarme à grande vitesse, sans oublier que nous devons aussi aider l’Ukraine en difficulté pour résister aux Russes.
Nous sommes dans l’urgence et non dans des rêves qui ne pourraient aboutir que dans une, voire plusieurs, décennies et en ayant toujours une organisation totalement inadaptée qui nous conduira tout droit à l’échec, à la défaite !
POUTINE NE CRAINT PAS NOTRE DÉFENSE !
LePlan russo-américain pour l’Ukrainedonne l’opinion des Russes sur notre dé-fense. La mesure 11 dit :
L’Ukraine est éligible à l’adhésion à l’Union européenne et bénéficiera d’un accès préférentiel à court terme au marché européen pendant que cette question est à l’étude.
Après la mesure 7 qui interdit formellement une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ! Manifestement, ils ne craignent pas – et à raison – les vingt-sept armées de l’Union… qui seront parfaites pour lui permettre de conquérir nos États les uns après les autres !
Ce Plan montre aussi le mépris pour notre Union des Russes et des Américains.
Qui sont nos ennemis potentiels ?
Les Grandes Puissances militaires qui se moquent des traités internationaux : Russie, Chine, États-Unis…
À cause d’eux, mais aussi pour notre rôle et notre crédibilité au niveau international, nous devons absolument devenir le plus rapidement possible une Grande Puissance Militaire et donc, forcément, avoir une ARMÉE COMMUNE.
Comme aucun des pays de l’Union ne peut s’offrir une armée capable de dissuader la Russie de l’attaquer, pourquoi dépenser des centaines de milliards pour des achats d’armes à l’étranger qui appauvrissent gravement l’Union afin d’avoir une armée à soi et un de plus en plus hypothétique
parapluie américain?
Vingt-sept armées coûtent infiniment plus cher qu’une armée commune… pour un résultat NUL !
… Mais elles nous permettraient de recommencer nos guerres entre nous !
Pourquoi irions-nous mourir pour défendre un pays de l’Union qui aura refusé de participer à une
OTAN Européennecomme définie plus loin ?
Et plus encore la dissuasion nucléaire française : à quel titre la France irait-elle risquer de se voir rayée de la carte pour défendre des pays qui veulent avoir leur propre défense et qui s’arment à l’étranger ?
La Première vraie Dissuasion est celle des armes conventionnelles.
Notre Défense est confondant d’absurdité et d'irresponsabilité !!!
Ce Plan russo-américain montre – une fois de plus – que l’Europe est totalement hors-jeu par sa seule faute. Honte à ses dirigeants ! Être hors-jeu pourrait être un choix de … retraité, mais qu’y a-t-il après la retraite ?
C’est, à brève échéance, la mort de l’Union ! Bel héritage pour nos descendances.
L’objet des pages qui suivent est de donner des clés pour avoir rapidement une Défense commune et autonome puissante avec une organisation appropriée afin de résister à l’agressivité des nombreux prédateurs… et être RESPECTÉS et RESPECTABLES !
Ceci est le premier chapitre du livre
L'UNION DOIT SE RÉINVENTER POUR ASSURER SON AVENIR !
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J’ai une formation d’Ingénieur et une expérience qui me permettent, avec des approches pragmatiques et frontales, sans tabous ni sectarisme, d'aider des entreprises et des institutions à faire évoluer leurs organisations pour les adapter aux mutations de leurs environnements.
Sept Essais ont précédé celui-ci.
François Leroux – Novembre 2025
L'UNION DOIT SE RÉINVENTER POUR ASSURER SON AVENIR
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BILLET D'HUMEUR
Quand donc les dirigeants occidentaux, mais surtout européens, vont-ils sortir de leur torpeur, de leurs douces euphories, de leurs politiques à très courte vue ?Quand vont-ils réagir aux catastrophes qui s'accumulent de toutes parts : l'Ukraine de moins en moins soutenue qui ne pourra pas résister à une Russie ragaillardie et réarmée ; la Palestine que l'Occident a laissée s'enferrer dans une situation inextricable ; l'Union qui va à vau-l'eau ; les extrêmes droites et gauches, les populistes, les pro Russes, les dégoûtés des politiques, des journalistes, etc., les infox des réseaux sociaux, etc. qui tous prospèrent allègrement ; les despotes qui s'activent pour décrédibiliser et combattre nos démocraties, sans que nos dirigeants ne remettent en cause la routine de leurs politiques, à l'image de notre comportement aprés l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Quand nous serons au fond de l'abîme, nous pourrons dire comme Félix Houphouët-Boigny :
Nous étions au bord d'un gouffre, nous avons fait un grand pas en avant.
Pauvre Occident qui n'en finit pas de chuter sans qu'il y ait la moindre prise de conscience des réalités qui pourrait conduire à une remise en cause des politiques menées et des comportements... comme le désespéré qui saute du dixième étage et qui dit en passant devant chaque fenêtre :
Tout va bien!
Je vais citer une nouvelle fois Winston Churchill à l'occasion de l'accord de Munich du 30 septembre 1938 :
Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur.
Vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre.
Vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre.