NOUVELLE UNION
 

POUR UNE FRANCE & UNE UNION RESPONSABLES, CRÉATIVES, DYNAMIQUES, ÉQUITABLES, SOLIDAIRES, PUISSANTES...

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ÉTAT D'URGENCE

Il est bien loin le temps où beaucoup d’étrangers étaient très admiratifs de notre Union en devenir.
De nos jours, elle et ses membres sont ouvertement méprisés, notamment parce qu'à soixante-six ans, elle est encore sous tutelle américaine et sans défense propre !
Cette Union, de vingt-sept pays formant une communauté hélas de plus en plus désunie, se pense dans l’incapacité d’être autonome et d’assumer sa propre défense, alors que son Produit Intérieur Brut la situe au troisième rang mondial, comme le cumul des budgets militaires de ses membres !
Une aberration aux graves conséquences à venir si elle ne se transforme pas profondément et très rapidement !

Défense de l’Union
– L’OTAN, une entité régentée par le gouvernement américain et son peuple, aux procédures très lourdes ;
– Vingt-sept armées sans liens entre elles et presque toutes, ni prêtes ni aptes à combattre !
Un monumental gâchis quand il lui est consacré le troisième budget mondial !
Et quel rôle peut jouer un Eunuque au milieu de Mâles dominants, hormis celui de bouffon ?

La situation grotesque et humiliante de cette Union tient à :
1. L’absence de volonté d’assumer son destin : avoir tous les attributs d’une Grande Puissance, libre, éprise de justice et de paix ;
2. Une organisation figée, qui ne s'est pas adaptée aux élargissements successifs et aux pays issus du glacis soviétique.
Les Pays membres doivent comprendre que s’ils veulent rester libres dans ce monde de prédateurs affamés qui ne respectent rien ni personne, ils n’ont d’autre choix que d’être très solidaires entre eux, de s’émanciper de toute tutelle et de devenir une Puissance Mondiale très réactive ayant les moyens de tenir à distance ses agresseurs potentiels, dont la Russie !
- Quels montants faudrait-il y consacrer ?
- Rien de plus que les montants actuels… mais avec une tout autre organisation !

La découverte de l’importance des budgets militaires avec une participation moyenne des neuf pays les plus riches deux fois plus faible que celle des neuf pays les plus pauvres, ajoutée aux désunions et à bien d’autres aberrations, provoquèrent chez moi un véritable choc et, surtout, une immense inquiétude, heureusement tempérée par le fait qu’une véritable métamorphose de l’Union était possible et pourrait s’effectuer rapidement… si ses instances dirigeantes décidaient de l’entreprendre !
L’Essai, né de ces analyses, suggère des voies pour sortir l'Union de l’impasse et la faire devenir rapidement une authentique Puissance Politique et Militaire autonome.

2024 sera une année fondamentale : celle du déclin, voire pire, si l’Union ne renonce pas à son organisation actuelle, ou celle du renouveau si elle s’émancipe et se réorganise profondément pour devenir la Troisième Puissance Mondiale pouvant s’imposer face à la Russie… et se prémunir d’une nouvelle présidence Trump en 2025.

ÉMANCIPATION DE L’UNION

Règle d’Or
Les décisions qui concernent ou impliquent l’Europe doivent se prendre à Bruxelles.
Non à Washington, Moscou ou Pékin !


1. CRÉATION D'UN COMITÉ STRATÉGIQUE

Le duo Franco-Allemand, ou ce qu’il en reste, est remplacé par un Comité Stratégique (appelé d’Orientation dans l’Essai) composé de sept pays : trois membres occidentaux , trois de l’ex Europe de l’Est, tous du Premier Cercle, plus un invité, membre ou pas, selon les sujets à traiter.
Quatre membres seraient permanents, deux seraient non permanents, plus l’invité sans droit de vote s’il n’est pas membre du premier Cercle.
Ce Comité serait présidé par le Président de l’Union, avec une voix double.

2. CRÉATION D'UNE DÉFENSE EUROPÉENNE

2.1. Création de l’Organisation de la Défense Européenne – OED.
Nomination d'un Chef d'État-major et d'un Commissaire à la Défense.

2.2. Dissolution de l’OTAN
L’OED reprend les bases de l’OTAN situées dans les pays de l’Union, ainsi que son organisation et ses standards.
Les autres bases seront reprises par les Américains ou par les pays dans lesquels elles sont, les pays en question pouvant devenir partenaires de l’OED. Puis, chacun décidera de leurs maintiens ou de leurs fermetures, sauf pour les bases dans les pays des potentiels membres de l’Union qui feraient l’objet d’un accord particulier.

2.3. Accords OED – O2A (Organisation Américaine pour l’Asie)
Quatre pays au moins et l’Union devraient se retrouver dans les deux Organisations avec un titre de Partenaire : les États-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne pour l’OED, l’Union européenne et la France pour l’O2A, pays concernés par les deux zones couvertes.
Ainsi, il n’y aurait plus une organisation militaire bâtarde, ne couvrant officiellement qu’une partie du monde et – qui infantilise l’Europe –, créée pour faire face à un ennemi très puissant qui n’existe plus vraiment, mais deux organisations amies, liées par des accords d’assistance mutuelle.
Je pense que ce serait nettement plus rationnel, efficace et pertinent pour tenir tête à la Chine et à ses alliés, Chine qui veut prendre une revanche sur l’histoire.
Elles permettraient aussi d’avoir deux entités distinctes de pays démocratiques… et une Union Européen adulte qui deviendrait la troisième Puissance mondiale !
Les forces conventionnelles européennes devraient être assez rapidement opérationnelles face à celles de la Russie et les États-Unis seraient pour l’Union une réassurance… avec réciprocité !

2.4. Organisation de l’OED
L’Union pourrait envisager sa défense de trois façons :
1. Une Armée européenne ;
2. Vingt-sept armées indépendantes ;
3. Vingt-sept armées sous commandement de l’OED.
    La réponse semble évidente :
  • Une armée européenne impliquerait d’être un État Fédéral. C’est à espérer, mais l’Union en est encore loin ;
  • Vingt-sept armées indépendantes seraient une option irresponsable, coûteuse et totalement inefficace. Ce serait la situation actuelle, sans l’OTAN et les Américains. Inenvisageable !
  • Vingt-sept armées sous commandement de l’OED.
    Il faut bien avoir conscience qu’une armée efficiente est infiniment plus que des chars, des avions, des soldats, etc. alignés dans des casernes ou sur des champs de bataille.
    La deuxième armée du monde vient d’en faire une démonstration éclatante en Ukraine et, de leur côté, les Ukrainiens sont lourdement handicapés par la grande diversité des matériels dont ils disposent.
    Quant aux soldats, ils doivent être encadrés par des sous-officiers et des officiers bien formés, aguerris, proches d’eux, et qui disposent d’une grande autonomie sur leurs zones de combat. Outre les décisions relevant des plus hautes autorités de l’Union ou des États qui doivent être prises très rapidement et dans le plus grand secret. Ceci serait impossible s’il fallait l’accord des vingt-sept, accords soumis aux gouvernements puis aux Parlements pour la plupart d’entre eux.
    Et peut-on croire en la pertinence d’une armée sans une autorité supérieure unique, composée de troupes de vingt-sept nationalités et vingt-quatre langues officielles, soumises à autant de gouvernements et de parlements, qui, pour des raisons géographiques ou historiques, ont chacun leurs propres sensibilités à l’égard des conflits potentiels et sont peu enclins à l’idée de combattre, ou carrément antiguerre ?
Les expériences des officiers ukrainiens seront précieuses pour l’organisation de nos défenses. Précieuse aussi, l’Opération militaire spéciale qui est riche d’enseignements. Nous avons eu sous nos yeux un condensé de ce qu’il fallait faire, montré par les Ukrainiens, et ne pas faire, montré par les Russes de la première année de guerre… et par nos Dirigeants, civils et militaires !
    L’efficacité de notre défense imposera que les vingt-sept armées se répartissent en cinq catégories afin de devenir complémentaires entre elles et aussi performantes que possible. Elles seraient dirigées par leurs hiérarchies, elles-mêmes placées sous l’autorité de l’OED :
  1. Celles équipées, formées, entraînées pour la haute intensité : je pense à la Pologne, à l’Allemagne, à la France partiellement (nucléaire), et à l’Ukraine quand elle aura rejoint l’Union ;
  2. Celles destinées aux domaines logistiques : transports, travaux, maintenances, intendances, santé, etc., en appui des opérations menées par les armées combattantes précédentes ;
  3. Celles destinées aux combats asymétriques en ayant tous les moyens nécessaires pour être autonomes et intervenir très rapidement loin de leurs bases : la France et, peut-être, l’Italie, l’Espagne… ?
  4. Les Armées des petits pays se spécialiseraient, notamment dans l’humanitaire, et interviendraient en complément des trois autres.
  5. Les renseignements, les cyberdéfenses et attaques, la gestion des réseaux sociaux, le médical, les psys…, les formations civiles, les aides au développement, etc. seraient mis en commun, et en support dans les conflits. Tous les pays seraient concernés.
L’État-Major de l’OED serait en lien, d’une part avec les États-Majors de chaque pays et, d’autre part, avec le Commissaire à la Défense de l’Union et le Comité Stratégique. Ensemble, ils formeraient le Comité de Défense, présidé par le Président de l’Union.
En cas de conflits, ce Comité aurait tous pouvoirs concernant la Défense, afin de prendre très rapidement les décisions nécessaires.
Il ferait appel aux moyens militaires et humains qu’il jugerait nécessaire et qui seraient sous sa responsabilité, sans que les États n’aient à intervenir, à donner leur accord ou à refuser.

2.5. Financement de l’OED
Le financement de tout ce qui concerne le militaire, le spatial, la sécurité, les interventions, serait pris en charge par la Commission.
Pour cela, chaque pays lui verserait une contribution basée sur son PIB, avec un taux qui serait pondéré par son indice de richesse / de pauvreté.
Ainsi, la Commission financerait les achats de matériels européens agréés par l’État-Major, et les achats à l’étranger, seulement s’il n’y a pas dans des délais raisonnables de solutions européennes.
Toutes les grandes puissances militaires ont leur propre industrie de défense, c’est fondamental pour leur opérabilité et leur sécurité. Il ne peut pas en être autrement pour l’Union, outre les retombées économiques très importantes.
Il faut aussi comprendre qu’un choix de matériel engage les armées pour plusieurs décennies, et que les armes ne doivent être soumises à des restrictions ou autorisations extérieures, tout comme les interventions, qui seraient décidées par le Comité de Défense et devraient respecter les conventions internationales : la défense de l’Union doit être totalement autonome, comme le sont celles des grandes puissances.

Le Commissaire européen, affecté à la Défense, aura un rôle de coordonnateur et d’animateur. Il sera en liaison étroite avec ses homologues des pays de l’Union, avec le Chef d’État-Major de l’OED, lui-même membre de la Commission : le premier prenant en charge les aspects administratifs et financiers, le second les aspects techniques et opérationnels, tous deux agissant en lien avec le Comité Stratégique. Ainsi, le Comité de Défense, présidé par le Président de l'Union, prendrait toutes les décisions de son ressort, les États lui ayant donné une délégation permanente.

En raison du contexte international et des responsabilités qui sont celles de l’Union, son budget militaire devrait aussi servir à développer une industrie militaire et spatiale au meilleur niveau, avec ses propres composants. Il faudrait structurer ces industries autour des meilleures compétences dans chaque domaine. Et les pays seraient équipés pour l’essentiel en matériels européens compatibles et communicants, aux normes OED/OTAN.
Il est important de rappeler que les recherches et développements pour le militaire et le spatial permettent de se maintenir aux meilleurs niveaux dans les technologies de pointe et elles ont de très nombreuses retombées dans le civil, si on y consacre suffisamment de moyens !
Par ailleurs, en matière militaire, on n’exporte que les matériels qui équipent ses propres armées. Ces exportations abaissent leurs prix de revient et contribuent aux financements des recherches et développements.
Les autorisations d’importer ou d’exporter des matériels sensibles, militaires ou de haute technologie, devraient relever, non des pays concernés, mais du Comité de Défense.
Il est urgent d’arrêter l’individualisme, où chacun développe ses propres armes ou les achète à l’étranger, ce qui est un pur gâchis, une source de corruptions, une aberration si l’on veut que nos armées puissent combattre ensemble et sans être soumises à des autorisations ou à des interdictions par les fournisseurs étrangers.
Il faut aussi penser aux logiciels, aux pièces détachées, aux supports dans les zones de combat, à leurs évolutions techniques, aux formations et aux logistiques sur les champs de bataille.

2.6. Nucléaire militaire
Le nucléaire militaire est indispensable dans un monde où de plus en plus de pays en possèdent, ou en posséderont. La France est le seul pays de l’Union à le détenir, et en pleine propriété. Arme dissuasive par excellence à condition de rester discret à son sujet.
Quand la nouvelle organisation de défense sera opérationnelle, le Comité de Défense pourrait disposer des codes. Mais, dès à présent, la Commission devrait le financer, et il serait absurde qu’un autre pays de l’Union développe cette arme de son côté, ce serait contraire au traité de non-prolifération et un grand gâchis. Mais toute coopération serait certainement la bienvenue.
Ce nucléaire français devenant européen , il devrait remplacer le nucléaire américain dans l’Union, et les vecteurs (avions, sous-marins, navires militaires) devront être européens.

2.7. Réflexions
Pendant des années, les adversaires militaires des Américains et des Européens étaient les mêmes, avec un seul front : l’URSS puis la Russie.
L’émergence de la Chine et ses ambitions de devenir la première puissance mondiale et de s’imposer comme telle aux Américains, a bouleversé l’équilibre des forces et les convergences occidentales sont clairement devenues des divergences dans le domaine militaire, mais aussi économique et politique.
C’est un fait – majeur – qui nous oblige aussi à nous émanciper de la tutelle américaine qui nous protège de moins en moins, tout en nous empêchant d’organiser notre propre défense et d’avoir notre propre politique. L’Union doit devenir au plus vite la troisième Grande Puissance, après les États-Unis et la Chine. Elle ne le sera, et perçue comme telle, que le jour où elle aura une défense puissante et autonome. C’est vital pour notre sécurité, pour notre indépendance, pour notre place sur le plan international, pour le développement de nos économies, pour la paix et l’équilibre du monde… et pour notre amour-propre !
Or, pour le devenir, il ne faut pas dépenser plus, il faut dépenser mieux, avec une organisation totalement différente… et la volonté d’être ce que nous devrions être, et ce qu’une partie du monde souhaite que nous soyons : une puissance d’équilibre et de paix !
La Chine et la Russie sont deux autocraties puissantes, amies, alliées mais autonomes. En face, elles ont deux démocraties mais une seule entité militaire, ce qui est une double faiblesse !

L’Union n’a plus vocation à être le paillasson du monde, le ventre mou de l’Europe, une colonie américaine.
Quand on voit les agissements de notre grande voisine de l’Est, au mépris de toutes les conventions internationales, il est urgent que l’Union et sa future Organisation de Défense définissent des procédures musclées pour apporter des réponses adaptées très rapidement à leurs forfaitures, directes ou indirectes. Il est très dangereux pour nous tous, de les laisser faire sans réagir… ou avec de vagues sanctions car elles ne connaissent et ne respectent que la FORCE.
La Moldavie, la Géorgie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie… sont les prochaines cibles de la Russie. Les États-Unis et l’OTAN n’ont pas levé le petit doigt pour la Crimée et le Donbass contrairement à leurs engagements ! Réagiraient-ils pour un État Balte ?
Que se serait-il passé si la Russie avait conquis l’Ukraine en quelques jours comme elle le pensait ?
Rien, hormis de vagues sanctions qui font de l’agresseur la victime aux yeux d’une partie du monde !
Le parapluie américain est devenu un leurre et ne devrait être envisagé qu’en ultime recours. Il faut se réveiller d’urgence et s’assumer collectivement. Je pense que le Comité Stratégique, avec cette participation élargie à l'Est, devrait contribuer à cette prise de conscience. D’autant que l’Union a la chance d’avoir en son sein une puissance nucléaire indépendante, maintenue au meilleur niveau technique.

3. ORGANISATION SUGGÉRÉE

3.1. Quatre niveaux d’adhésion
Pour remédier aux difficultés que rencontre l’Union dans son évolution, je suggère de répartir les pays européens démocratiques et peu corrompus – ou qui aspirent à le devenir –, dans quatre Cercles concentriques qui correspondraient à quatre stades d’adhésion à l’Union.

Le Premier Cercle, central, regrouperait les pays de l’Union qui respectent les valeurs et les règles de l’Union : adhésion à 100 %. Ils formeraient les Nations Unies d’Europe .

Le Deuxième Cercle regrouperait les pays membres qui ne les respectent pas toutes, ainsi que les pays associés comme la Suisse, la Norvège, etc. : adhésion à 75 %.

Le Troisième Cercle regrouperait les pays candidats qui ont entamé le processus d’adhésion. Adhésion à 50 %.

Le Quatrième Cercle regrouperait les candidats potentiels. Adhésion à 25 %.

Ces pourcentages sont une façon simple d’illustrer le degré d’appartenance à l’Union et d’indiquer aux pays extérieurs le périmètre de notre Union en devenir. Cette symbolique me paraît importante vis-à-vis des pays qui souhaitent nous rejoindre et elle permettrait aussi de marquer le territoire de la démocratie face aux autocraties qui veulent annexer des pays indépendants, reconnus internationalement, et en dépit du refus d’une majorité de leurs ressortissants.
Tous les pays des quatre cercles devraient être protégés des attaques russes, ou autres, par la Défense de l’Union. Ils constitueraient la Liste des intouchables .

J’ai imaginé cette organisation en pensant aux pays qui ont un gouvernement populiste d’extrême droite, ou gauche, et qui ne respectent pas les valeurs ou les règles de l’Union, ou qui sont en désaccord avec la politique menée, par exemple à l'encontre de la Russie dans le cadre de son agression de l’Ukraine, ou qui sont trop proches d’autocraties très inamicales. Les éliminer, si on le pouvait, ne serait pas une solution car, tous nos pays sont susceptibles de connaître des périodes avec de tels gouvernements, ce qui rendrait l’Union ingérable.
En revanche, ils pourraient être déclassés et passer dans le Deuxième Cercle. Et, s’ils renouent avec les valeurs et les règles de l’Union, ils seraient réintégrés dans le Premier Cercle.

Les décisions les plus importantes seraient prises à une double majorité par les pays du Premier Cercle, l’unanimité étant supprimée. Pas de droit de véto non plus. Les pays des autres Cercles pourraient être consultés s’ils sont concernés, sans participer aux votes. Quant aux relations financières, elles dépendraient du cercle d’appartenance.

3.2. Supprimer la Présidence tournante
La Présidence tournante du Conseil de l’Union à six pouvait se comprendre. À vingt-sept elle est pour le moins saugrenue, et une présidence par un pays en opposition frontale avec les grands principes qui fondent notre Union est surréaliste. Aussi, doit-elle être supprimée au plus vite, d’autant que la présidence de la Hongrie est prévue pour le deuxième semestre 2024 et celle de la Pologne suit ! Outre les coûts élevés de ces présidences tournantes certainement superfétatoires !
Dois-je rappeler la très juste réflexion d’Henry Kissinger : l’Europe, quel numéro de téléphone ?

3.3. Limiter 3, 5 ou 6, les langues officielles
Autre simplification à réaliser : celui des langues officielles de l’Union. Vingt-quatre, bientôt trente et plus… langues, ça devient ridicule, surtout de nos jours... Outre les demandes pour que des langues régionales deviennent des Langues Officielles !
Le recensement des langues maternelles (premier nombre) plus secondaires (deuxième nombre) montre que trois langues se détachent très nettement :
- L'anglais :       1 + 41 = 42 %
- L'allemand :  16 + 11 = 27 %
- Le français :  14 + 12 = 26 %
Puis viennent :
- L'italien :      13 + 3 = 16 %
- L'espagnol :   8 + 7 = 15 %
- Le polonais :  8 + 1 =   9 %
Les autres sont à 6 % (russe) et moins

Les trois premières : l’Anglais, l’Allemand et le Français devraient devenir les trois langues officielles de l’Union.
À la rigueur aussi les trois suivantes : italien, espagnol et polonais.
Quant aux autres langues, il faudrait leur laisser le soin d’avoir leurs propres traducteurs/interprètes si les délégations concernées le jugent nécessaire.
Et, surtout, que tous les pays de l’Union enseignent au moins une des trois premières langues avec plus d’heures que le programme le prévoit.

Note : Le comble, c’est qu’après avoir écrit ce paragraphe, j’appris que la Commission réfléchissait à inclure des langues régionales, le Catalan, le Basque, etc. à la demande de l’Espagne pour des raisons politiques ! Si, en 2023, avec tout ce qui se passe en Europe et dans le monde, l’Union n’a pas d’autres préoccupations, je pense que son avenir – et le nôtre – seront catastrophiques.

Remarque :
Il faudrait arrêter de prendre l’Union pour un club de tennis, de golf ou de bridge.
Il s’agit de notre État commun sans lequel nous ne serions plus rien dans ce monde totalement dominé par des hyperpuissances, la plupart étant des autocraties ou des ploutocraties.

3.4. Nouvel organigramme
Le nouvel organigramme devra être clair, les niveaux hiérarchiques bien définis, avec un service du protocole compétent et… des numéros de téléphone permanents, très officiels.
Je pense que l’Union devrait être dirigée comme la plupart des pays qui la composent : un Président, nommé par le Conseil en accord avec le Parlement, un Premier ministre (la Présidence de la Commission), des ministres (les Commissaires) et le Parlement. Plus une deuxième Chambre, à venir.

Le Président devrait avoir une forte personnalité et beaucoup de charisme, avec de vrais pouvoirs, plus proches de ceux du Président Français que de ceux du Président Allemand, car c’est lui qui représente l’Union dans les instances internationales et qui jouera un rôle important dans la gouvernance de l’Union. Il devrait notamment, en interne, présider les Conseils Statégique et de Défense.

Une question se pose : l’Union représente un ensemble de pays, mais n’a pas de territoire propre. Si, à l’image de l’Église catholique, elle avait son Vatican , cela changerait-il quelque chose au plan international ? Son Président serait alors un chef d’État comme les autres.
Dans cette hypothèse, Bruxelles et/ou Strasbourg pourraient-elles céder un district pour 1 € symbolique ?

J’ai été très choqué, et je ne suis pas le seul, par le traitement subi par Madame von der Leyen en Turquie (avec Mrs. Erdogan et Charles Michel) et à Pékin (avec Mrs. Xi Jinping et Macron) où elle a été traitée comme une intruse ou une stagiaire, c’est-à-dire avec grossièreté et mépris… car, dans une réunion de trois personnes un pseudo-protocole ne s’applique pas, surtout s’agissant de la Présidente de la Commission européenne… mais elle avait le tort d’être une femme !!!
Ce qui montre deux choses : le peu d’estime des Présidents turc et chinois pour l’Union, auquel s’est ajouté un mépris affiché pour une femme…
Le machisme n’est pas mort… et pour la plus élémentaire des politesses… il faudra repasser !
Pour le peu d’estime, c’est à l’Union de faire le nécessaire. C’est au cœur de cet essai.

3.5. Chambre Haute
À une époque où l’Europe était embryonnaire, l’utilité du Sénat en France était déjà mise en cause. Je suggère donc de remplacer les Sénats nationaux par une Chambre Haute européenne qui mettrait en œuvre une coopération approfondie entre les pays et leurs territoires afin de déboucher sur une réelle communauté de destin, et une meilleure compréhension réciproque.
Elle transcrirait les directives européennes, ferait l’interface entre les institutions européennes, les parlements nationaux et les territoires.

Elle devrait être installée à Strasbourg, ce qui permettrait de renvoyer les eurodéputés à Bruxelles, afin de réduire leurs coûts de fonctionnement et d’améliorer leur efficacité. L’idée sous-jacente serait d’avoir un pôle de décision et d’action à Bruxelles et, à Strasbourg, un pôle de contrôle et de réflexion à moyen/long terme.
Nos pays et l’Union devant réduire leurs coûts de fonctionnement pour investir plus dans l’indispensable, c’est une occasion pour faire la chasse aux administrations pléthoriques et aux institutions qui ne sont que des niches dorées pour d’anciens dignitaires, amis ou bienfaiteurs des régimes successifs.

3.6. Union néofédérale
Pour exister durablement et dans la perspective d’une guerre qui, hélas, n’est plus à exclure, l’Union devrait devenir un État Fédéral. Mais, les mentalités ne semblent pas prêtes et, afin que nos nations restent membres des organisations internationales pour peser sur les votes, il faudrait imaginer une formule néofédérale.

Par ailleurs, pourrait-on étudier avec un esprit (très) critique le fonctionnement et les dérives, ou les risques de dérives, d’États Fédéraux importants : États-Unis, Allemagne, Suisse… ? Aux États-Unis, les États Républicains bafouent de plus en plus les règles élémentaires de la démocratie, sans que l’État Fédéral ne puisse s’y opposer ! D’autant qu’ils sont protégés par une Cour Suprême tout aussi extrémiste ! Il ne faut pas que cette situation se produise au sein de l'Union. Mais, avec les ravages des réseaux sociaux, des infox, des attaques à caractère politique de nos ennemis de l’extérieur, les dérives inégalitaires… l’avenir est à hauts risques.
Il faudrait au moins que nous prenions le maximum de précautions.

3.7. Référendum paneuropéen
Cette modification des Statuts de l’Union devrait être soumise, non pas aux vingt-sept pays, mais aux Européens eux-mêmes, c’est-à-dire à un scrutin unique avec un résultat global qui s’appliquera à tous, en sachant que les pays qui seraient ostensiblement contre cette nouvelle organisation auraient la possibilité de demander leur passage dans le Deuxième Cercle, voire leur sortie de l’Union.
À vingt-sept pays et plus, tous très différents les uns des autres, cette Union a maintenant pour but principal de préserver la survie de nos civilisations, de nos identités, de nos libertés, de nos niveaux et modes de vie, dans un monde très hostile. Aussi l’Union doit-elle imposer des règles strictes et chaque pays doit s’y conformer, ou passer dans le Deuxième Cercle, ou la quitter pour retrouver sa liberté ou rejoindre le camp d’en face .
Suivent dans l'Essai des recommandations de moindre importance.

4. RAISONS DE CET ESSAI

4.1. Motifs
Cet essai fut provoqué par l’agression de l’Ukraine par la Russie, et par les conséquences de la fin de la longue période de paix en Europe.
Je ne m’attendais pas à trouver une Union aussi inadaptée à la situation actuelle et plus encore à celle prévisible pour un proche avenir, et un ensemble de pays désunis, inconséquents, si peu préparés à affronter des lendemains qui vont sérieusement déchanter si rien n'est fait !

Mon coup de grâce est survenu quand j’ai fait le tableau des pays classés dans l’ordre décroissant de leur PIB 2021 par habitant (en SPA : Standards de Pouvoir d'Achat) et que j’ai rajouté une colonne avec les budgets consacrés à la Défense en pourcentage de ces PIB.
J’ai alors constaté que la moyenne des neuf pays les plus pauvres était de 2,16 %, celle des neuf pays intermédiaires était de 1,55 %, et celle des neuf pays les plus riches était de 1,07 % ! Exactement de 2 à 1, et il s'agit de moyennes !
Toutes ces données viennent d'Internet.
C’est tout simplement scandaleux, surtout quand on sait que les pays les plus riches attirent les entreprises très rentables et les grandes fortunes, privant ainsi les autres pays de recettes fiscales, et les accusant ensuite d’avoir des budgets en déficit !
C’est proprement inadmissible et suicidaire !

Le PIB par habitant en SPA est dans un rapport de 1 à 4,44 entre le plus pauvre (Bulgarie à 20 700 €) et le plus riche (Luxembourg à 92 000 €).
Le même calcul basé sur le PIB en euros des pays donne un écart doublé : 1 (Roumanie) à 8,87 (Luxembourg).
La base en SPA écrase donc l’écart entre les plus riches et les plus pauvres. Mais les contributions des pays étant en euros, et non en euros SPA, la solution la plus équitable serait de se baser sur l'euro.
Par souci d’équité, je préconise que les contributions à verser à la Commission soient définies par un pourcentage des PIB, ce qui doit être plus ou moins le cas actuellement, pondéré par un coefficient qui tiendrait compte de la richesse / pauvreté des pays.
Dans l'Essai, j’ai simulé une répartition de 300 Mrd €, pour la Défense, basée sur le PIB, sur le PIB corrigé par le PIB par tête, et sur le PIB corrigé par le PIB SPA par tête.
Je donne ici le résultat, en millions d'euros, pour le plus riche, le plus pauvre, et un entre les deux.
Le premier montant est basé sur le PIB, le deuxième sur le PIB corrigé du PIB par tête, et le troisième corrigé du PIB SPA par tête :

Luxembourg :   1 482   -   4 448   -   3 542
Italie               36 231  -  28 387  -  31 712
Bulgarie           1 606    -     481    -     863

4.2. Suite de l'Essai
L’Essai aborde ensuite les thèmes suivants :
- Renforcer l’Ukraine
- Autocraties vs Démocraties : Russie – Chine – Royaume-Uni – États-Unis
- Populations
- Migrations
- Décroissance ?
- Biodiversités
- Finance vs Croissance
- Nouveaux Pouvoirs
- Pandémies
- Facteur Temps
- Retraite Universelle à la Carte
- Gouvernance
- Conduite d’une Campagne
- Participations Citoyennes
- Conclusions
- Annexes

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BILLET D'HUMEUR

Après des siècles de conquêtes et de dominations, l’Occident, l'Europe, ce Vieux Continent, cette Vieille Europe , doivent prendre conscience qu'ils ont perdu la maîtrise du monde au profit de la Chine et des pays asiatiques.
Si les États-Unis font encore illusion, l’Europe doit réagir très vite et vigoureusement si elle ne veut pas sortir du jeu et devenir un continent sous dominations, colonisé et... dépecé par la Russie !
Si nos dirigeants continuent à être incapables de tenir tête à la Russie et à regarder passer les trains et les bateaux des nouvelles routes de la soie , sans réagir tous ensemble, notre Europe sera rapidement sous la coupe des grandes puissances émergentes et des Nouveaux Pouvoirs.
Il en sera alors fini de la civilisation occidentale qui rejoindra dans les livres d’histoire les autres grandes civilisations disparues, égyptienne, grecque, romaine…

La Vieille Europe va-t-elle continuer longtemps à se laisser dériver au gré des événements mondiaux, des crises intérieures et extérieures, du bon vouloir des uns et des autres… ?
C’est désespérant ! Quand parlerons-nous, enfin, de la Nouvelle Europe ou des États Unis d'Europe , d'une Europe Puissance, sans visées territoriales et pouvant ainsi être une force modératrice dans ce monde de plus en plus violent ?

Comment s’étonner dans ces conditions du désamour de plus en plus grand des peuples européens pour ce fantastique projet, aujourd’hui en déshérence en raison de l’irresponsabilité, de l’égocentrisme, de l'inconscience de la plupart des dirigeants ?

Dois-je rappeler qu’en soixante-quinze ans (1870-1945) nous avons connu trois guerres, dont deux effroyables, et qu’en soixante-dix-huit ans (1945-2023) nous avons vécu en PAIX ?
Hormis, à nos portes, l'attaque de l'Ukraine par la Russie, un très sérieux avertissement, qui doit nous faire sortir d'urgence de notre torpeur !
Alors, préservons et développons notre bien le plus précieux qui a fait l’admiration du monde et bien des espoirs parmi des peuples qui aspiraient à la paix !

20 octobre 2023

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